Pâques a commencé par la célébration de la veillée Pascale, dans l'église du quartier, à quelques centaines de mètres de la maison. Probablement la seule blanche de l'assemblée, je me suis trouvée en immersion dans les rituels malgaches. Et c'était très beau, et très différent de ce qu'on connaît en France, malgré le socle commun du culte catholique. C'était plein de vie ! Vivant, c'est vraiment le terme approprié : des chants connus et suivis de tous, avec un accompagnement sono rythmique ; une danse pour fêter la lumière ; des échanges prêtre-assemblée lors de l'homélie (tout en malgache, je n'ai pas compris grand chose !) ; des va-et-viens dans l'église mais dans un profond respect du calme. Un vrai beau moment, qui m'amène toutefois à la remarque suivante : comme cela doit être dur pour les prêtres étrangers, et notamment africains, qui arrivent dans nos églises françaises tellement ternes (petite pensée particulière pour le père Irénée, arrivé en octobre à Ger, et qui a beaucoup marqué Nicolas et Amélie).
Les fêtes de Pâques se sont poursuivies dimanche par un repas partagé entre vazaha à la ferme-école d'Agnès. Moment convivial très sympathique, dans un lieu spacieux qui se prête bien aux échanges simples et informels. Et bien sûr chasse à l'oeuf pour les 8 enfants présents, bien décidés à ne pas oublier leurs habitudes françaises. A Madagascar, la tradition de Pâques est de faire une promenade avec un pique-nique, souvent bien arrosé ...
Pour lundi de Pâques, férié ici aussi, nous avons opté pour une journée famille : parties de carte, bon repas de fête (et oui, les grands non plus n'oublient pas leurs habitudes) en terrasse, et promenade pour admirer le coucher du soleil. Et chose exceptionnelle, un dispensaire plongé dans un calme inhabituel, puisque je crois que nous n'avons croisé personne de la journée, la première fois depuis notre installation.
Surprise pour finir : entre un anniversaire d'enfants samedi, et l'arrivée d'un colis ce jour
, nous voilà rattrapés par ce qu'on n'aurait jamais imaginé avoir ici :
Anne
Bienvenu sur notre Blog
mardi 23 avril 2019
jeudi 18 avril 2019
Aujourd'hui petite explication des parrainages chirurgicaux
où comment se démener et consacrer une demi journée pour offrir une intervention chirurgicale à une famille qui n'aurait jamais pu l'envisager sinon ! 😄
Pour commencer c'est quoi les parrainages chirurgicaux d'AMM ?
Grâce aux dons qu'elle reçoit AMM mène différentes actions. L'une de ces actions est le financement d'interventions chirurgicales pour des patients aux ressources insuffisantes.
Petite précision : les dons que vous nous adressez spécifiquement ne sont pas utilisés pour ces parrainages, ce sont les cotisations des adhérents à l'association et autres dons à l'association qui sont utilisés pour les parrainage chirurgicaux.
Plus d'éclaircissements sur l'utilisation de vos dons pour notre “mission" feront l'objet d'un autre post à venir...
Toujours est-il que AMM prend donc en charge régulièrement des interventions diverses pour des personnes démunies et nous sommes les chefs d’orchestre pour que les choses puissent se faire.
Pour bien vous rendre compte je vais vous présenter le cas d'hier. Il s'agit du petit Marios Anicet petit garçon de 14 mois avec une hernie inguino-scrotale gauche.
Il a été vu en consultation par le médecin du dispensaire en début de mois. Il a alors été référé à un chirurgien viscéral pédiatrique pour avis.
L'indication chirurgicale ayant été confirmée, nous avons accepté qu'il soit parrainé par AMM. La famille réglera une part symbolique (2.5 € en l’occurrence) et les dons reçus par AMM prendront en charge le reste (environ 100 à 120 € en l’occurrence).
C'est là que le "parcours du combattant" commence pour nous !
C'est là que le "parcours du combattant" commence pour nous !
La famille se rend au CHU pour les examens pre-anesthésiques et obtenir les ordonnances des médicaments et autres consommables nécessaires à l'intervention. Nous remboursons (ou plus souvent avançons petit à petit les sommes nécessaires moyennant le contrôle des justificatifs à chaque fois).
Une fois la date fixée et les ordonnances en notre possession, nous nous occupons avec Fifie, notre "préparatrice en pharmacie", de recueillir les éléments disponibles au dispensaire (gants d'examen, gants chirurgicaux, compresses, sparadrap, bétadine, traitements per et post opératoires ... tout y passe). Tout ce qui peut-être fourni par le dispensaire l'est ; cela permet de diminuer le coût d'une part et d'autre part cela fait une "rentrée d'argent" pour le dispensaire.
Une fois arrivé au bout de ce que le dispensaire a de disponible, les choses se compliquent.
Je me suis rendu mercredi vers 14h à l’hôpital pour recueillir les éléments indispensables manquants (par exemple cette fois : de la kétamine et dérivé halogéné pour l'anesthésie), c'était ma première fois et je n'ai pas été déçu !
La pharmacienne commence par chiffrer les produits à fournir, puis on paye, puis elle nous délivre l'essentiel. Non hélas pas tout mais seulement l'essentiel car certains produits sont en rupture (la kétamine notamment ...) ; et pour d'autres produit comme le dérivé halogéné, il faut aller voir l'anesthésiste qui délivre un nouveau document sur un carnet à souche, on va alors régler de nouveau à la pharmacie et on retourne voir l’anesthésiste avec le reçu qui lui permettra de retirer le produit le matin de la chirurgie ... Si vous avez pas tout suivi vous pouvez relire le paragraphe et si cela vous parait encore flou le mieux est de venir vous rendre compte sur place ! :-)
au passage le "bureau-salle de garde" des anesthésistes sur les photos ci-dessous.
La j'enfourche à nouveau mon vélo (oui on se refait pas ...) et je fais le tour des pharmacies pour récupérer la précieuse kétamine manquante (et autres bricoles ...). Heureusement que je suis revenu bredouille car j'aurais peut-être craqué et tenté mon premier "shoot à la kétamine" pour m'aider à surmonter les épreuves qui restaient ...
D'abord je retrouve le petit garçon, sa mère et sa grand mère pour aller voir le chirurgien pour faire le point avec lui sur des questions pratiques, notamment de savoir quand je le règle lui ...
Il n'est pas là ; nous patientons donc 5-10 minutes comme il me l'a demandé au téléphone (bon alors le temps malgache étant un peu différent du temps vazaha ce fut plutôt 50 minutes de notre temps à nous ...Einstein avait raison "tout est relatif" et "il y a plusieurs temps" ...). Les détails pratiques étant vus (occasion de découvrir qu'il prenait seulement environ 3€50 d'honoraires pour la chirurgie :-) !!! on peut passer à l'étape suivante ...
Il faut faire hospitaliser pour la nuit ce petit garçon ... Nous nous rendons donc à la caisse en bas où j’achète le dossier médical nécessaire à l'hospitalisation et règle les honoraires du chirurgien. Puis nous nous rendons à l'accueil des urgences, soit plus ou moins au milieu de la "salle de déchoquage" (c'est comme cela qu'elle s'appelle et on est effectivement vraiment au cœur de l'action ...) pour remplir le dossier d'admission. Nous remontons alors au service de chirurgie viscérale. J'abandonne quelques minutes la famille le temps qu'on leur montre leur chambre. Je descend sonner à la sonnette du bloc opératoire pour voir l'anesthésiste.
Je l'informe que la Kétamine est en rupture partout, il me dit que c'est pas grave qu'il s'en passera ...
Je remonte donc au service de chirurgie viscérale et avec l'infirmière de garde (et ses stagiaires) nous vérifions que la liste de course est complète. Elle l'est .... presque ...mise à part la kétamine, il manque une kit de nettoyage (solution hydroalcoolique et eau de javel) ainsi qu'un sac poubelle, petit saut à la pharmacie qui me vend le sac poubelle mais pas le kit de nettoyage ("Tsy" (prononcer [tsich]"y a pas").
Dernier passage au service de chirurgie, il me reste à acheter le "kit d'hospitalisation du service" (un cahier, une feuille d'hospitalisation, du papier toilette, de la lessive ...). Après coup je me demande si je me suis pas fait avoir et si cela n'était que "facultatif" ...
Je salue la famille "confortablement" installée dans leur chambre d'hospitalisation. Trois lits disponibles au choix : celui sans le matelas, celui avec au milieu du matelas un trou de 30 cm (au moins) ou celui avec pas encore de trou mais cela ne saurait tarder. Je leur souhaite bon courage (mazotoa ! [masstou]) ! Ils vont en avoir besoin ...
Il est 17h00 et ma mission de l'après-midi est finie !
Je raconte tout cela sur le ton de la rigolage et bien-sûr c'est un peu pénible ; mais c'est surtout génial que grâce à vous on puisse aider ces familles et leur permettre d’accéder à des soins chirurgicaux, inaccessibles autrement.
Merci aux généreux donateurs d'AMM qui permettent de financer ces chirurgies et merci à tous ceux qui participent d'une manière ou d'une autre à notre mission ; il nous permettre d'être là pour vivre ça :-) et pour faire tout se travail de préparation permettant que l'intervention ait lieu ... !
👍👍👍👍👍👍😄😄😄😄😄😄
Le temps passe
Le temps passe, voilà deux mois que nous sommes installés dans notre maison dans l'enceinte du dispensaire. Nous commençons à nous sentir à l'aise dans la vie malgache. Notre souci majeur reste la langue : une langue qui n'a rien à voir avec le français, qui nécessite un apprentissage fastidieux pour le vocabulaire, et une très bonne oreille musicale pour intégrer les accents de prononciation et savoir les refaire ... Bref, on n'est pas au bout de nos peines ! Et en même temps, tout serait tellement plus simple si on partageait la même langue.
On s'est par contre très bien adaptés à la nourriture. On n'est pas encore lassé de notre riz quotidien, toujours très bien agrémenté le midi au dispensaire. On ne cherche plus le couteau pour manger la viande, on sait faire avec nos cuillères et fourchettes, et surtout avec nos doigts et nos dents pour ronger les os ! Ici certains mangent même les petits os ! N'ayant peur de rien, nous avons même essayé de goûter la cervelle de poulet : et finalement c'est très savoureux ! Nous sommes nettement moins au point pour l'achat de la viande, nous n'avons pas encore décodé tous les codes. Pas facile, il faut y aller tôt, pour éviter que la viande n'ait trop pris le soleil ou les mouches ; mais pas trop tôt non plus pour que la viande soit arrivée de l'abattoir jusqu'au boucher, et éventuellement que le boucher ait eu le temps de la transformer.
Philippe s'est ainsi fait avoir plusieurs fois ... et vous vous en doutez, pas d'affichage des horaires et quelques difficultés de communication ... Sinon la saison des avocats bat son plein, c'est une merveille. C'est le début des goyaves, dont l'odeur est enivrante (mais personne n'aime vraiment leur goût à la maison), et des goyaviers ou goyave de chine, petit fruit rouge cousin de la goyave mais avec un parfum de fruits rouges très sympathiques ! Nous ne sommes pas en reste de légumes, la diversité est aussi étendue qu'en France, avec la particularité de consommer beaucoup des brèdes variées (les feuilles vertes des plants) qui s'apparentent à des épinards, mais avec des goût plus marqués et divers. Récemment, nous avons essayé les brèdes mafanes avec leurs petites fleurs jaunes, elles piccottent en bouche et laisse ensuite un fourmillement sur les lèvres très surprenant (mais néanmoins c'était très bon !). Les patates douces sont incroyables ! Nous avons aussi goûté les petits pois malgaches (qui s'achètent déjà écossés ... pour une fois qu'on gagne du temps !), les pois chiches, ou le fruit à pain. Bref, de ce côté là, on ne s'ennuie pas.
Le temps passe et le temps change aussi. Nous basculons vers une saison plus sèche. Voilà une semaine sans orage ni pluie. Les nuits sont aussi plus fraîches, mais la chaleur reste présente en journée, notamment car le ciel est plus clair et le rayonnement se fait beaucoup ressentir. Déjà la végétation jaunit un peu nous semble-t-il.
On s'est par contre très bien adaptés à la nourriture. On n'est pas encore lassé de notre riz quotidien, toujours très bien agrémenté le midi au dispensaire. On ne cherche plus le couteau pour manger la viande, on sait faire avec nos cuillères et fourchettes, et surtout avec nos doigts et nos dents pour ronger les os ! Ici certains mangent même les petits os ! N'ayant peur de rien, nous avons même essayé de goûter la cervelle de poulet : et finalement c'est très savoureux ! Nous sommes nettement moins au point pour l'achat de la viande, nous n'avons pas encore décodé tous les codes. Pas facile, il faut y aller tôt, pour éviter que la viande n'ait trop pris le soleil ou les mouches ; mais pas trop tôt non plus pour que la viande soit arrivée de l'abattoir jusqu'au boucher, et éventuellement que le boucher ait eu le temps de la transformer.
Philippe s'est ainsi fait avoir plusieurs fois ... et vous vous en doutez, pas d'affichage des horaires et quelques difficultés de communication ... Sinon la saison des avocats bat son plein, c'est une merveille. C'est le début des goyaves, dont l'odeur est enivrante (mais personne n'aime vraiment leur goût à la maison), et des goyaviers ou goyave de chine, petit fruit rouge cousin de la goyave mais avec un parfum de fruits rouges très sympathiques ! Nous ne sommes pas en reste de légumes, la diversité est aussi étendue qu'en France, avec la particularité de consommer beaucoup des brèdes variées (les feuilles vertes des plants) qui s'apparentent à des épinards, mais avec des goût plus marqués et divers. Récemment, nous avons essayé les brèdes mafanes avec leurs petites fleurs jaunes, elles piccottent en bouche et laisse ensuite un fourmillement sur les lèvres très surprenant (mais néanmoins c'était très bon !). Les patates douces sont incroyables ! Nous avons aussi goûté les petits pois malgaches (qui s'achètent déjà écossés ... pour une fois qu'on gagne du temps !), les pois chiches, ou le fruit à pain. Bref, de ce côté là, on ne s'ennuie pas.
mardi 16 avril 2019
Nouvelle bien inattendue
Bonsoir
Hier matin les nouvelles étaient vraiment pas bonnes pour cette femme enceinte déposée dans la nuit à l'hôpital.
Le midi nous avions des nouvelles tellement incroyablement bonnes que nous avons pensé à une mauvaise compréhension liée à la barrière de la langue.
Mais après enquête la bonne nouvelle est confirmée.
La maman et le bébé vont bien ! Finalement l'arrivée dans la nuit de mardi à mercredi au "chu"a été suivie d'une césarienne réalisée le mercredi soir (une fois l'argent nécessaire rassemblé...) et le bébé était encore vivant !
Il y a plus qu'à espérer qu'il n'y ait pas de complications post opératoires...
Le midi nous avions des nouvelles tellement incroyablement bonnes que nous avons pensé à une mauvaise compréhension liée à la barrière de la langue.
Mais après enquête la bonne nouvelle est confirmée.
La maman et le bébé vont bien ! Finalement l'arrivée dans la nuit de mardi à mercredi au "chu"a été suivie d'une césarienne réalisée le mercredi soir (une fois l'argent nécessaire rassemblé...) et le bébé était encore vivant !
Il y a plus qu'à espérer qu'il n'y ait pas de complications post opératoires...
Pensées émues pour la maman qui a du supporter tout cela ! À commencer par la route jusqu'à l'hôpital qui n'est pas meilleure la nuit que le jour...
Au milieu des enfants
Aujourd'hui, j'ai accompagné Patricia dans se tournée : passer dans les villages pour faire du porte à porte et détecter les enfants susceptibles de rentrer dans le Programme Nutrition Santé du dispensaire (mis en place et financé par nos prédécesseurs). Le principe est simple : peser tous les enfants de 6 mois à 5 ans et mesurer leur périmètre brachial (= tour de bras), un périmètre brachial en dessous de 135 mm étant un signe d'appel de malnutrition et permettant d'orienter les enfants vers le dispensaire.
Ayant aperçu 3 enfants au loin, nous nous approchons et pénétrons au sein d'un groupe d'une dizaine de maison. Et sans savoir comment, on se retrouve entourées d'enfants, une véritable nuée de bambins, une trentaine je pense, et quelques adultes. Patricia, malgache, explique la raison de notre venue. Et en un instant, tout s'organise, une femme passe la culotte de portage à l'enfant, tandis qu'une autre me donne son âge et son nom, Patricia prend les mesures, je note, et ça enchaîne ... 20 y passent comme ça ...
Tout ce petit monde se bouscule, rigole, cri ou pleure. Ca grouille de vie autour de nous ! et de bruit ! Tous se connaissent, les plus grands gèrent les plus jeunes ou consolent les tout petits, un peu impressionnés tout de même par la pesée-balançoire. Au final, on voit aussi bien des enfants bien-portants que des malnutris (notamment chez les bébés où la maigreur est parfois très nette) ; 9 sont renvoyés vers le dispensaire ... combien viendront vraiment ? malgré la gratuité, toutes les familles ne sont pas prêtes à faire l'effort de venir deux fois par jour au dispensaire (pourtant à 5 minutes).
Anne
Tout ce petit monde se bouscule, rigole, cri ou pleure. Ca grouille de vie autour de nous ! et de bruit ! Tous se connaissent, les plus grands gèrent les plus jeunes ou consolent les tout petits, un peu impressionnés tout de même par la pesée-balançoire. Au final, on voit aussi bien des enfants bien-portants que des malnutris (notamment chez les bébés où la maigreur est parfois très nette) ; 9 sont renvoyés vers le dispensaire ... combien viendront vraiment ? malgré la gratuité, toutes les familles ne sont pas prêtes à faire l'effort de venir deux fois par jour au dispensaire (pourtant à 5 minutes).
Anne
mercredi 10 avril 2019
Ambulance Nocturne ...
Bonjour à tous
Après plusieurs articles c'est moi qui reprend le clavier avec hélas un post pas très gai.
Dure journée pour la sage femme de garde hier ainsi que pour la sage femme stagiaire. Dans la journée le médecin a hospitalisé 2 malades pour des saignement digestifs (fréquents ici suite à la bilharziose). Une femme était déjà là depuis tôt le matin, pour un accouchement qui s'est bien passé avec une naissance vers 18h. Jusqu'ici du travail mais ça allait...
Une autre femme à terme est arrivée en début de soirée ; à 22h00, voyant l'accouchement mal engagé, la sage femme a recommandé un transfert à l'hôpital. Refusé alors par la famille ... faute de moyens. Ce n'est que vers 2h00 du matin, alors que l'accouchement n’avançait pas et qu'il y avait des signes de souffrance du bébé, que la famille a accepté d'être "transférée" à l’hôpital. Une césarienne "en urgence" était nécessaire.
Nous avons donc été réveillé par des tambourinements à la porte et la karenje s'est transformée en "ambulance" pour conduire, la femme enceinte, les deux personnes qui l'accompagnaient et leurs affaires jusqu'à l'hôpital (CHU) de Tambohobe, à 4 km. Je vous laisse imaginer le calvaire de cette pauvre femme, en plein travail, sans péridurale, sur la piste chaotique ou sur la route pavée (cf publication précédente).
J'ai déposé cette famille à l'accueil et suis rentré, perplexe sur la suite de cet accouchement.
Choix difficile entre rester ou rentrer, mais la présence d'un "vazaha" risquait de compliquer la situation ...
Les trajets se sont passés sans encombre dans une ville calme comme jamais ... J'ai réussi à dormir un peu malgré toutes les interrogations et craintes.
Ce matin hélas les nouvelles ne sont pas très réjouissantes. La césarienne n'a pu être réalisée faute de moyens (400 000 Ar, soit environ 100 euros), le bébé est mort et une embryotomie doit être envisagée ... Espérons qu'elle puisse se faire et qu'il n'y ait pas de complication pour la mère ; bien assez de souffrance comme cela !
Il reste à croiser les doigts encore une fois ! Et le problème va tourner encore un peu dans nos têtes ...
Disons nous déjà, que grâce à votre soutient de tous et de chacun, nous étions ici à Padre Pio avec une voiture ... On sait bien que ce genre de drame est quotidien autour de nous, mais d'être impliqué, là, comme cela, donne encore une fois à réfléchir.
Voilà une humeur triste du matin ! Heureusement la naissance heureuse de fin d'après midi apporte un peu de positif.
Philippe
Après plusieurs articles c'est moi qui reprend le clavier avec hélas un post pas très gai.
Dure journée pour la sage femme de garde hier ainsi que pour la sage femme stagiaire. Dans la journée le médecin a hospitalisé 2 malades pour des saignement digestifs (fréquents ici suite à la bilharziose). Une femme était déjà là depuis tôt le matin, pour un accouchement qui s'est bien passé avec une naissance vers 18h. Jusqu'ici du travail mais ça allait...
Une autre femme à terme est arrivée en début de soirée ; à 22h00, voyant l'accouchement mal engagé, la sage femme a recommandé un transfert à l'hôpital. Refusé alors par la famille ... faute de moyens. Ce n'est que vers 2h00 du matin, alors que l'accouchement n’avançait pas et qu'il y avait des signes de souffrance du bébé, que la famille a accepté d'être "transférée" à l’hôpital. Une césarienne "en urgence" était nécessaire.
Nous avons donc été réveillé par des tambourinements à la porte et la karenje s'est transformée en "ambulance" pour conduire, la femme enceinte, les deux personnes qui l'accompagnaient et leurs affaires jusqu'à l'hôpital (CHU) de Tambohobe, à 4 km. Je vous laisse imaginer le calvaire de cette pauvre femme, en plein travail, sans péridurale, sur la piste chaotique ou sur la route pavée (cf publication précédente).
J'ai déposé cette famille à l'accueil et suis rentré, perplexe sur la suite de cet accouchement.
Choix difficile entre rester ou rentrer, mais la présence d'un "vazaha" risquait de compliquer la situation ...
Les trajets se sont passés sans encombre dans une ville calme comme jamais ... J'ai réussi à dormir un peu malgré toutes les interrogations et craintes.
Ce matin hélas les nouvelles ne sont pas très réjouissantes. La césarienne n'a pu être réalisée faute de moyens (400 000 Ar, soit environ 100 euros), le bébé est mort et une embryotomie doit être envisagée ... Espérons qu'elle puisse se faire et qu'il n'y ait pas de complication pour la mère ; bien assez de souffrance comme cela !
Il reste à croiser les doigts encore une fois ! Et le problème va tourner encore un peu dans nos têtes ...
Disons nous déjà, que grâce à votre soutient de tous et de chacun, nous étions ici à Padre Pio avec une voiture ... On sait bien que ce genre de drame est quotidien autour de nous, mais d'être impliqué, là, comme cela, donne encore une fois à réfléchir.
Voilà une humeur triste du matin ! Heureusement la naissance heureuse de fin d'après midi apporte un peu de positif.
Philippe
lundi 1 avril 2019
Première rencontre avec les lémuriens
Samedi, nous avons profité d'un week-end prolongé (le vendredi étant férié cause de commémoration du massacre de 1947) pour partir pour notre première "expédition". Nous avons choisi d'aller visiter la parc Anja, sur la route de Tulear, à une dizaine de kms après Ambalavao.
L'occasion aussi de tester notre Karenje, notre voiture malgache dont nous ne sommes que modérément satisfaits pour l'instant. Et bien, contrairement à ce que l'on pensait, elle s'est révélée meilleure voiture dans ce contexte. Nous avons frôlé les 100km/h en descente ! Et réussi à grimper les côtes sans repasser la première ! Par contre, nous ne partirons pas à l'autre bout de Mada avec, trop peu fiable, tenue de route suspecte, et avec vraiment aucun équipement de sécurité, ni ceinture de sécurité à l'arrière ni aucun appui-tête, le minimum.
Le parc Anja est une réserve communautaire. Un petit bout de forêt préservée permet d'héberger une belle population de Maki Cattas (environ 400). Le parc est géré par une association de 6 villages, qui s'occupe aussi d'un lac pour "la pisciculture", les bénéfices sont affectés aux villageois et réinvestis dans la formation des guides ou le centre de promotion féminine. Et ça marche depuis 1997 !
Attirés par le joli sommet qui surplombe la forêt (surtout Nicolas qui voit là-dedans un joli défi à relever), nous décidons de partir pour le grand tour, 6-8h de marche d'après le guide. Etant dans un parc, nous sommes contraints de louer les services d'un guide et d'un pisteur, qui se sont révélés bien utiles, le sentier n'étant pas toujours bien tracé. Et voilà la petite équipée en route !
Première étape : découverte des cacahuètes. Et oui, elles se forment et se développent dans la terre ... Dégustation en direct de cacahuètes fraîchement récoltées, au goût légèrement différent.
Deuxième étape, à 500 mètres du départ : première famille de lémurien, et émerveillement des enfants ... Mais notre impatient de Nicolas souhaite vite poursuivre, afin de gravir cette montagne au plus tôt !
Nous cheminons dans la forêt, croisons d'autres familles de Makis Cattas, passons dans les grottes, escaladons des rochers, jouons à tarzan, ou nous essayons sur quelques mètres à la via ferrata ... Promenade très ludique.
Troisième étape, nous attaquons la grimpette. Et quelle grimpette ! La pente avoisine parfois les 48 %, notamment une portion sur le rocher où on tient à peine debout.
Nicolas se régale, Amélie est un peu plus fébrile. Mais avec de belles
pauses régulières ombragées, un peu d'aide et de courage, et le soutien du guide qui nous trouve le chemin dans les hautes herbes, nous arrivons au sommet. Quel spectacle, quel panorama !
Bruno et Amédée félicitent les enfants, ils n'auraient jamais vu d'enfants de 6 et 8 ans grimper si haut (ça reste à vérifier, mais ça fait plaisir à entendre pour les enfants).
La pause pique-nique s'impose, bien installés à l'ombre d'un rocher, en compagnie des lézards et d'une chenille qui serait bien repartie en promenade sur le short d'Anne ... A peine revigorés que les enfants et Philippe repartent encore plus haut, juste au-dessus, rien que pour le plaisir d'escalader !
La descente se fait tranquillement, ponctuée par des pauses plus botaniques. Revenus dans la forêt, nous retrouvons nos amis lémuriens, mais cette fois-ci nous prenons vraiment le temps de les observer, et même de se faire faire pipi dessus ! On n'a rien sans rien !
Au final, cette promenade n'aura duré que 5 heures, sans la pause pique-nique.
Merci à nos accompagnateurs, et bravo aux enfants qui se sont bien dépassés, mais qui ont trouvé aussi beaucoup de plaisir.
Pour info, à titre indicatif, le droit d'entrée est de 10 000 Ar pour les résidents, et 20 000 pour les étrangers ; pour 4 personnes, le tarif du guidage varie de 32 000 à 120 000 Ar selon le type de circuit.
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